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Le veilleur du patrimoine #8 janvier 2025

par Luc Hossepied                                 


Des vœux pour 2025 ? Bien sûr ! Nous en formulons de nombreux, toujours au sujet du patrimoine. Ah ! si quelques-uns pouvaient être exaucés en 2025. C’est le sens de notre « combat ». Quant à vous, amis lecteurs, recevez les nôtres : Que vous deveniez médiateurs de la cause de ce « petit patrimoine meurtri» dont Métropole Labe.le se fait l’ambassadeur. 

Juste un retour sur 2024 : Métropole Label.le a acquis une certaine reconnaissance. Les Institutions et autres associations de défense



et/ou promotions du patrimoine nous reçoivent, écoutent, interpellent. Un réseau se forme. Sommes-nous entendus ? Le silence assourdissant de la mairie de Roubaix est déjà une réponse. Faisons-nous peur ? Nous sommes partenaires pourtant. Apolitique… juste au service de la cause.  

Retenons aussi de 2024 le classement par Europa Nostra des courées de l’Epeule comme site reconnus parmi les 7 sites patrimoniaux les plus en danger d’Europe. Les experts sont venus, ont rendu leur rapport.  Dans ce rapport, ils regardent ce patrimoine roubaisien avec des lunettes européennes et l‘inscrivent dans un réseau plus large. Joli coup !

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Europa Nostra et les courées de l’Epeule. Le rapport des experts d’Europa Nostra venus découvrir les 5 courées classées sites patrimoniaux en danger est sorti en janvier, pas encore diffusé. Sur 25 pages, il reprend l’historique du parcellaire et l’histoire de Roubaix, depuis la proto-industrie jusqu’à la faillite du textile.  Sa conclusion : La protection et la mise en valeur des 5 courées de l’Epeule est donc désirable et doit s’inscrire dans la grande famille européenne des constructions de l’époque industrielle déjà mise en valeur par les pays voisins. Les experts ont sollicité une instance de classement auprès du DRAC, ce qui permet de surseoir à statuer au projet de démolition pendant un an. Cette période peut être mise à profit par le ministère de la Culture pour évaluer l’intérêt patrimonial de l’ensemble, le proposer pour tout ou partie à une protection au titre des MH et procéder si nécessaire à des travaux d’office en cas de péril.


Ambitieux. Europa Nostra propose aux élus roubaisiens (qui n’ont pas reçu les experts ! ! !) de réaliser un programme ambitieux pour le futur du quartier de l’Epeule : 1) Proposer à l’UNESCO Roubaix comme Ville du design  2) Créer des liens avec les autres villes de tissage en Europe, pour accéder aux fonds de recherche ou d’association de l’UE (par ex.: ceux en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, au Royaume-Uni, etc.). 3) Rassembler les villes drapantes de Flandre sur le thème de la production textile du lin et de la laine pour les proposer comme World Heritage site de l’UNESCO (Lille, Roubaix, Tourcoing, Armentières, Ypres ...).

On change de braquet et on redécouvre l’intérêt de notre mobilisation !

A ce propos, le préfet a validé la DUP de l’Epeule. Depuis le 26 déc., ML a 2 mois pour faire un recours contentieux.


L’accueil de Duncan, le stagiaire de ML. Duncan Liman, étudiant de l’Université d’Artois, accueilli par M.L., sera présent du 7 avril au 1er août. Il sera encadré par Florence Hachet-Leroy, maîtresse de conf. à l’Univ. d’Artois et Karl Michael Hoin, du service Patrimoine du Conseil Régional. Il pourrait être accueilli au Fil de l’Epeule ou à El Cagette quand il ne sera pas aux archives de la ville de Roubaix et aux archives départementales. A lui de faire l’inventaire de l’Epeule.

 

La friche MIDAS, implantée face à Mc Arthur, juste à côté de l’ex-banque de France est désaffectée depuis 7 ans… et ça devrait durer. La SCI parisienne, propriétaire sans projet du lieu n’est pas vendeuse. Dommage car la ville met en vente la Banque de France et le site Devianne. Avec la parcelle MIDAS, le projet à inventer pourrait être plus cohérent.


« On » l’a fait. Si les services archéologiques n’ont pas voulu fouiller le chantier de la rue du Château à l’emplacement du cœur historique de Rbx, un intrépide photographe s’est infiltré pour faire quelques images avant le recouvrement des lieux. Ses clichés nous montrent une pièce semi-circulaire et une voûte en pierre bleue qui semble s’enfoncer dans le sous-sol, sans doute les fondations du Château de Pierre de Roubaix. Quelle occasion manquée. Comment exploiter ses images inédites ?


Paroles citoyennes. Stop aux démolitions dit la banderole installée en façade chez un particulier depuis le 28 déc. dans le quartier de l’Epeule. Cette banderole dit à sa manière le cri d’indignation des habitants du quartier. Rue du Château, c’est un graffeur anonyme qui a illustré le bardage protégeant le chantier de démolition des ex-immeubles 16 au 24, sauvagement abattus. « Crime contre le patrimoine » y lit-on. Comme quoi nos combats ne sont pas ceux de bobos élitistes. On le savait déjà !


Les retables de St François. Classés à l’inventaire MH, les retables sont sauvés. L’association diocésaine, propriétaire, demande enfin leur restauration. Mettent la main à la poche : l’Association Diocésaine, la DRAC, l’Association des Amis de St-François pour des montants très différents sans oublier les 5000€ du Prix du Pèlerin. C’est urgent, les retables se dégradent ! Espérons que ce soit le premier pas avant la restauration de l’église dont il faut aujourd’hui impérativement boucher l’oculus de la façade pour empêcher les pigeons d’entrer dans l’édifice. Ne serait-il pas intéressante de demander le classement MH de l’église ?


Bravo à Frédéric Pennel, auteur du livre L’officine clandestine* racontant la Résistance à Rbx lors de la Première guerre mondiale. En couverture, le romancier a choisi une gravure de François Decock représentant  la Cour Lepers, comme une déclaration d’amour au visage industriel menacé de Roubaix, précise l’auteur. (*Ed L’Harmattan, coll. Romans historiques)


Du côté de la Résidence de la Tour à Roubaix. A deux pas du centre-ville, le chantier de l’ex-friche du LEA, esten coiurs. Le chantier est estimé à 5M€ dont 500 000€ financés par le plan de relance (MEL, Ville de Roubaix, Département). Fin du chantier : déc. 2026. Il concerne le bâti extérieur, la réfection des patios et l’amélioration des performances énergétiques. Au rez-de-chaussée pourraient être accueillis des tiers-lieux, au 1er étage, l’école d’infirmière. 28 logements sont programmés au niveau supérieur annonce Partenord, le propriétaire. Quel temps perdu !


Merci à Croix du Nord/Lille Actu pour ses articles sur les courées de Roubaix parus dans les éditions des 30/12/24 et 17/01/25. A La Voix du Nord pour le suivi régulier des sujets patrimoniaux.


A Loos-lez-Lille, dans le quartier des Oliveaux. Construite en 1968, on déshabille la Tour Kennedy de son amiante et de tout autre élément pour ne laisser que le béton en vue de son foudroyage prévu le 20 juillet. La destruction de la plus haute tour au Nord de Paris (94m de haut -28 étages) est-elle une atteinte au patrimoine du XX° siècle. Richard Klein* et Dominique Mons avait évoqué la question, restée sans réponse, lors des conférences qu’ils ont données à l’invitation de ML. C’est sûr, la Tour manquera dans le paysage, mais elle n’était plus attractive disent ses détracteurs (Partenord Habitat). N’y  a-t-il qu’en France que les tours sont maudites ?

*Notons que vient de sortir sous la direction de Richard Klein « A quoi sert l’histoire de l’architecture aujourd’hui ? » aux Ed.Hermann coll. Architectures. Plus de 30 architectes et urbanistes  témoignent.


A Wasquehal, on  requalifie. L’ancien poste électrique ENEDIS datant de 1907 implanté sur le site Girolou de Wasquehal a été racheté 1€ par la ville. Cet équipement, un moment la plus puissante centrale thermique de France, nécessitera d’importants travaux pour devenir tiers-lieu culturel. Quel héritage que ces 2727m2 ! Le hall d’entrée, l’escalier remarquable, les bobines électriques, les serrureries et la signalétique racontent une histoire industrielle prestigieuse… sans oublier la pollution qu’il faudra traiter. L’équipe municipale en a envie. C’est la requalification de l’av. Jean-Paul Sartre qui commence. Ayons l’œil !


A Marcq-en-Baroeul. Dans le quartier du Quesne, les riverains ont réussi à faire reculer la mairie. La place de la Victoire ne disparaîtra pas au profit d’un projet de logements qui devait dénaturer l’espace. Mairie, comités de quartier et d’animation, cabinet d’architectes ont fait évoluer le projet de construction de logement. C’est le cabinet Maes qui est à la barre. Encore lui !…


La restauration du campanile de ND de la Treille, inscrit MH,  se poursuit. Il y en a pour 1 234 88€. Il faut encore trouver 672 875€ pour poursuivre le chantier. La générosité des amis de la Fondation Treille-Espérance est interpellée. Rappelons au passage que ce campanile devait être une construction provisoire ! contact : https://fondationtreille-esperance.org/faire-un-don


C’est non ! L’instance qui décide des instructions MH a refusé le dossier de l’église désacralisée (avril 2024) du Sacré-Cœur de Santes, construite en 1900 dans le quartier du marais par les Ets Wallaert Frères. Devenue propriété du diocèse en 1981 puis cédé à la ville pour le franc symbolique en 1986, elle est donc en grand danger de destruction partielle. Comment accompagner la suite de la lutte ?


Disparitions : Evoquons le souvenir de Véronique Réal, très investie aux côté des amis des Clarisses à Roubaix. Celui de Françoise Choay, philosophe et historienne des formes urbaines et architecturales, théoricienne* de la ville et du patrimoine dans les dernières décennies. *Voir son article de référence « Urbanisme »  dans l’Encyclopaedia Universalis.

 

L’AG du 22 février. Elle est programmée dans les locaux d’El Cagette à Roubaix. Les convocations seront lancées avant le 7 février aux membres et anciens membres et à ceux qui se sont montrés intéressés lors des rencontres et autres conférences. Il sera possible de devenir membre de ML en cotisant sur place et ainsi de participer aux votes. Le prix de la cotisation reste inchangé : 20€/pers – 30€ par couple. 

 

La conférence de printemps. Jean-Pierre Vassal, grand prix national de l’architecture en 2008 (avec Anne Lacaton), sera l’invité de ML, sauf contr’ordre,  le 7 juin 25 à la Condition Publique. Un petit bémol, la date doit être confirmée. 7

L’invité d’automne pourrait être Philippe Prost, l’architecte qui, entre autres, a réaménagé la chambre de commerce de Lille entre 2014 et 2018.

Belles promesses de rencontre !

 
 
 

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